"Exploring the future of work & the freelance economy"
SLUIT MENU

Le freelance riche et libre : stop aux fantasmes ! (quoique)

Le freelancing, pourtant nimbé de son halo “freedom”, n’est pas toujours (et parfois, rarement) synonyme de liberté financière. Entre irrégularité des missions et discontinuité du rythme de travail, entre peur du manque et inconfort à l’évocation, le rapport du freelance à l’argent n’est pas toujours simple. Comprenons mieux ce qui se joue…

Envoyer des mails depuis une plage des Bahamas, faire du “paddle” l’après-midi et décider de ne travailler que le soir. Pouvoir rentrer de voyage à tout moment, retrouver son quotidien tranquillement, reprendre le travail un mercredi parce que le lundi et le mardi auront été consacrés au repos post jetlag. C’est clair, pour mener cette vie-là, le freelance est forcément riche ! En analysant la réalité du travail freelance et ses spécificités, vous allez voir qu’il n’est pas difficile de casser le mythe et de sortir des fausses croyances qui entourent le freelance et l’argent.

Une stabilité fragile

Amédée.co  “le bon génie des indépendants”, blog dédié à la vie du freelance, décrypte particulièrement bien les singularités inhérentes à cette relation freelance-argent. Premièrement, la stabilité des revenus du freelance s’inscrit dans une forme de continuité du travail réalisé, elle dépend bien d’un rythme, d’une cadence, d’une quantité de tâches à effectuer au quotidien. Alors que pour le salarié, peu importe les variations de tempo, le salaire est toujours le même à la fin du mois.

Pas de travail, pas d’argent ?

A cette forme d’instabilité “temporelle” vient aussi se greffer l’irrégularité des missions. Qu’il est inconfortable de ne pas avoir de prise sur la quantité de travail à venir ! Et que se passe-t-il si le freelance tombe malade ? Pas de chance, sa stabilité financière risque aussi d’en prendre un sacré coup ! Les congés payés n’existant pas pour les indépendants, sa source de revenus finira inévitablement par se tarir. Autrement dit, pas de travail, pas d’argent, pas de quoi se financer les vacances aux Bahamas.

Il faut batailler ferme pour imposer son “talent” et faire comprendre que la passion se professionnalise, laissant place à un Vrai métier.

L’art du compromis

La négociation est un autre élément, non négligeable, qui guide et impacte la relation qu’entretient le freelance avec l’argent. Être freelance signifie, bien souvent, se former à l’art de la négociation et du compromis. Car, pour deux missions presque identiques données par deux clients différents, les tarifs peuvent passer du simple au double.

La passion se professionnalise

Ce grand écart, plutôt déroutant, témoigne encore d’un manque de clarté autour du statut de freelance : Quelle valeur lui attribue-t-on ? Comment estime-t-on son travail ? Sur quelle base évalue-t-on le montant de sa rémunération ? Aujourd’hui encore, dans certains domaines d’expertise (quand la demande est grande et l’offre minuscule), il faut batailler ferme pour imposer son “talent”  et faire comprendre que la passion se professionnalise, laissant place à un Vrai métier

Oser en parler

Pour certains domaines aussi, plus créatifs par exemple, le travail est davantage considéré comme un loisir. Pourquoi donc le payer ? Éduquer sur la question du tarif devient alors incontournable. Autant qu’il est nécessaire de lever le tabou sur l’argent. Dans l’épisode Les freelances sont-ils riches  ?” de la mini-série de vidéos conçue par Alexis Minchella et Samuel Durand (tous deux entrepreneurs made in France), la parole est librement donnée à des freelances, novices ou aguerris, prêts à démonter les mythes. Ils témoignent de leur rapport à l’argent et n’hésitent pas à évoquer leurs ressentis.

Prester gratuitement ?

Si les uns sont fermes sur leurs tarifs, qu’ils osent justifier le montant de leur service ou simplement passer leur chemin, les autres ont plus de mal, ils prestent parfois gratuitement, ne s’affirment pas ou timidement, pensent à ce que le client va projeter sur eux et remettent parfois même en question leur choix de carrière. Alors comment éviter le conflit intérieur  et sortir du sentiment d’inconfort qui semble souvent collé à la peau du freelance ?

On privilégie aussi la diversité des contrats, en faisant un joyeux mixte entre one-shot et prestations avec engagement.

Doper son business model

L’urgence se situe au niveau de la confiance et de l’estime de soi. Une fois ces deux notions travaillées, le rapport à l’argent change inévitablement, dans le bon sens bien sûr. Si l’affirmation d’un tarif, qui est le sien, juste et valorisant est une chose acquise, reste aussi à savoir comment maintenir une stabilité financière. Pour cela, il serait peut-être intéressant de remettre le nez dans son business modèle.

Le temps, et le reste !

On n’hésite donc pas à redéfinir ses tarifs , en fonction des prix du marché. On ne perd pas non plus de vue l’une des dimensions inhérentes au statut : le temps passé sur une mission n’est pas le seul à compter. En effet, toutes les heures consacrées à la prospection, aux tâches administratives, les périodes creuses, les jours de maladie, les retards de paiement, etc., doivent absolument être intégrés au calcul.

Une épargne de 6 mois

On privilégie aussi la diversité des contrats, en faisant un joyeux mixte entre one-shot et prestations avec engagement. La diversification du réseau est le meilleur moyen de prendre son indépendance et de la maintenir, de désamorcer l’angoisse des lendemains moins fructueux. Enfin, la précaution vaut tout l’or du monde : on se constitue donc une épargne suffisamment importante que pour couvrir ses frais sur 6 mois. On aura ainsi le temps de voir venir et de développer d’autres projets ou d’étendre davantage son portefeuille clients.

Le freelance, vraiment riche ?

Tout dépend du regard que l’on porte sur la richesse. L’épisode “Les freelances sont-ils riches ?” se fait le porte-parole de cette subjectivité, quand pour certains freelances, être riche c’est être totalement libre financièrement, ne plus jamais avoir à s’inquiéter de son compte en banque, pour d’autres, la richesse est davantage liée aux rencontres et à la possibilité de développer toutes sortes de projets-passions. Mais…

Peut-on se réaliser sans argent ? Créer une œuvre sans moyens ? Est-ce vraiment réaliste de penser que nos projets peuvent prendre formes et contours sans aucun coup de pouce financier ? A l’inverse, pour être riche, faut-il travailler en flux tendu, perpétuellement ? Et prendre le risque de ne plus accorder de temps aux autres, aux élans d’ailleurs, aux essentiels et à soi-même ?

Au regard de tout ce que nous avons appris sur la relation délicate entre le freelance et l’argent, il va sans dire que la richesse ne vient pas en un claquement de doigts (ou avec sacrément de chance). Être riche c’est peut-être juste gagner en autonomie, pouvoir gérer ses envies et son temps. Alors stop aux fantasmes et aux poncifs passionnés, l’argent pour le freelance reste un besoin vital, gagné par la seule force de son travail.

Photo by Omid Armin on Unsplash

Continuez sur votre lancée :

Anne-Sophie Debauche
Créatrice de contenus, Anne-Sophie est passionnée d’écriture, curieuse et captivée par le pouvoir des mots. Des fenêtres qui ouvrent et éclairent nos communications. Freelance, elle met sa plume au service de l’entrepreneuriat et questionne les nouvelles tendances RH. L’avenir du travail, un sujet qui n’a pas fini de faire couler son encre… Anne-Sophie is een content creator, gepassioneerd door schrijven. Ze is nieuwsgierig, geboeid door de kracht van woorden en zorgt voor deuren die opengaan en onze communicatie vergemakkelijken. Als freelancer gebruikt ze haar pen voor ondernemerschap en stelt ze nieuwe HR-trends in vraag, zoals de toekomst van werk, een onderwerp waar nog steeds veel over wordt geschreven ... Voir tous les articles de #Anne-Sophie Debauche