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Les écosystèmes d’apprentissage ? Une garantie de pérennité pour les organisations

Le monde se distingue par une économie dominée par les valeurs et les données, où le nombre toujours croissant de freelances et de travailleurs du savoir exerce un poids grandissant. Katja Schipperheijn, stratège en apprentissage internationalement reconnue, considère que la création d’écosystèmes d’apprentissage constitue une chance de progrès.

Les collaborateurs flexibles, qui effectuent des missions pour une organisation sur la base de projets, contribuent à y insuffler des connaissances en nombre et de la créativité.   Ils apportent les expériences positives et négatives des précédents projets auxquels ils ont participé. Ils partagent les leçons qu’ils en tirent avec les collaborateurs internes de l’organisation.

Pourtant, selon Katja Schipperheijn, les perspectives de progrès sont nombreuses, en particulier pour les organisations désireuses de tirer le meilleur parti du partage des connaissances. Une des raisons fréquentes de cette situation est que ces personnes sont affectées à un projet et ne sont pas recrutées par les RH, mais à cause du business en tant que tel.

De plus en plus d’organisations professionnalisent le recrutement de leurs collaborateurs externes. NextConomy propose donc une série d’entretiens autour du thème central « Women in Contingent Workforce ». Ils ont pour but d’inspirer et de partager des idées avec tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans le recrutement de collaborateurs externes. En particulier, nous voulons montrer aux femmes qu’il existe des carrières passionnantes dans un domaine encore relativement novateur et inconnu, mais tourné vers l’avenir et d’une importance stratégique croissante pour les organisations.

Obstacles face à la valorisation optimale des connaissances

Katja Schipperheijn pointe du doigt les obstacles qui peuvent surgir lors de la valorisation optimale des connaissances :

  • le travailleur intérimaire est dans l’impossibilité d’accéder à toutes les connaissances de l’organisation ;
  • les connaissances du travailleur intérimaire ne sont pas assimilées de plein droit.

Il en résulte un travail considérable à recommencer, des projets qui prennent plus de temps ou un manque d’apprentissage par rapport aux perspectives d’amélioration. La situation est tout autre dans les organisations qui, déjà aujourd’hui, osent investir dans des plateformes Knowledge Experience (KXP) qui permettent de faire accéder les connaissances à tous les membres de l’écosystème. À condition d’avoir été admis dans l’entreprise.

« Un autre point à souligner », affirme Katja Schipperheijn. « Même dans les projets internes, les employés d’autres régions et/ou services ne peuvent souvent pas accéder aux informations utiles, et encore moins donner accès à des experts à titre provisoire. »

De la pensée en silo vers un écosystème d’apprentissage

Voir l’entreprise comme un écosystème et non comme un assemblage de silos distincts constitue un défi de taille, selon Katja Schipperheijn.

La majorité des entreprises ressemblent encore beaucoup à une organisation Data Repository telle que décrite dans son livre, où le savoir est enfermé dans un système de connaissances géré par le service informatique.   C’est ce dernier qui accorde l’accès aux personnes susceptibles, avec l’autorisation d’un système RH, de consulter et de modifier un document.

Dans un écosystème d’apprentissage, les informations circulent librement. Et c’est là que réside une opportunité de progrès et de croissance.

À l’opposé des organisations Data Repository se trouvent des écosystèmes d’apprentissage, ou LearnScapes.   Ici, les connaissances peuvent circuler librement : au sein de l’écosystème et en dehors de l’organisation (aussi parmi les travailleurs flexibles et intérimaires, les partenaires). Et là réside une opportunité de progrès et de croissance.

Pour évoluer vers un écosystème d’apprentissage, l’organisation doit adopter les mesures suivantes :

  • s’attaquer aux silos de l’organisation et analysez, d’abord, avec toutes les personnes concernées, les équipes transversales et la question de comment mieux travailler ensemble en interne ;
  • déterminez, ensuite, qui, sur base de la confiance, sera admis dans l’écosystème. Trouvez des personnes qui s’engagent à travailler ensemble à leur propre croissance, à celle de l’organisation et de la collectivité, par exemple des travailleurs externes ;
  • et, enfin, selon Katja Schipperheijn, laisser les clients réfléchir sérieusement en fonction de l’innovation.

Opportunités de croissance : carrières flexibles combinées aux expertises multiples

Le partage des connaissances n’est pas encore à l’ordre du jour et les chefs d’entreprise ont encore du mal à en détecter le manque, affirme Katja Schipperheijn. Qui plus est, les organisations sont trop peu nombreuses à adopter une attitude favorable envers le travail flexible.

Katja Schipperheijn met en garde : « Les entreprises qui n’adoptent pas une attitude ouverte à l’égard du travail flexible et par projet découvriront tôt ou tard que la “war for talent” est féroce. Attirer les talents deviendra extrêmement compliqué, tant en interne qu’à l’extérieur. »

Les entreprises qui n’adoptent pas une attitude ouverte à l’égard du travail flexible et par projet découvriront tôt ou tard que la “war for talent” est féroce.

Le travail flexible implique un changement de mentalité et de culture qui commence au sein de l’organisation.

La Flandre est le dernier de la classe à cet égard. Bien plus qu’ailleurs, nous gardons en tête qu’un emploi, c’est pour la vie. Mais, à entendre Katja, une frange de la jeunesse commence à voir les choses différemment.

« Les nouvelles générations, les Millenials et la génération Z, ont envie de bouger. Maillon d’un écosystème, ils ne voient plus le contrat de travail comme un modèle pertinent.   Plutôt, des missions de travail basées sur l’objectif et des valeurs. »

Les organisations qui entendent attirer les jeunes devront tenir compte des motivations de ces derniers et de leur apport à son écosystème.

Autrement dit : des carrières flexibles où évoluer dans les organisations en fonction de multiples domaines d’expertise.

De l’oxygène du dehors pour une croissance innovante

Katja Schipperheijn préconise l’intégration de travailleurs externes et flexibles dans l’entreprise en se fondant sur la confiance. Peu importe le type de document qui les rapproche. Pas la peine de parler de fiche de salaire du salarié ou de facture du travailleur extérieur. Mais d’un partage optimal des connaissances.

Autoriser les travailleurs externes à accéder aux systèmes de connaissances de l’organisation sur base de la confiance.

Les travailleurs externes fournissent l’oxygène dont les organisations ont besoin pour poursuivre leurs innovations. Et donc, selon Katja Schipperheijn, la pensée « de l’intérieur – de l’extérieur » est à proscrire.

Alors seulement, un écosystème pourra être mis en place et une plus-value dégagée au profit de toutes les parties.

« La confiance », dit-elle, « est le pilier fondamental pour les entreprises qui désirent croître en partageant leurs connaissances. Le leadership est le seul moyen d’y parvenir. »


Partage des connaissances mutuelles : un exemple

Quant à Katja Schipperheijn, elle travaille elle-même, sur base de projets, quelques jours par mois, avec une organisation internationale qui refuse la mentalité in out.

Après avoir signé un accord de confidentialité, elle put avoir accès à la totalité du réseau de partage des connaissances. D’une part à la plateforme de collaboration Teams et d’autre part à tous les dispositifs d’apprentissage de l’organisation. Un modèle unique, selon Katja Schipperheijn.

Elle peut

  • suivre les e-learnings de l’organisation ;
  • poser des questions sur la Knowledge Experience Platform ;
  • participer activement à la vie communautaire de l’organisation.

L’organisation bénéficie ainsi au maximum de toute l’expertise que Katja Schipperheijn lui transmet et qu’elle est tout aussi heureuse de partager avec son personnel.

Une vision pour l’avenir

Dans son livre, Learning Ecosystems, Katja Schipperheijn préconise une vision de l’avenir qui dépasse la lutte contre les incendies.    Elle invite les entreprises à sortir des sentiers battus et à considérer la valeur ajoutée créée par leur mode de collaboration.

L’ère numérique que nous vivons et l’évolution des besoins en compétences sont à l’origine d’une croissance considérable de l’économie du freelancing et celle du Gig. Selon Katja Schipperheijn, la catégorie de personnes travaillant dans la Gig économie a pour habitude de travailler de manière très flexible sur différentes plateformes et systèmes.

« Si vous, organisation, désirez en exploiter les avantages, vous allez devoir vous préparer à passer d’une entreprise Data Reposotory à une entreprise LearnScape. Vous pourrez ainsi doter chaque projet des connaissances et des compétences adéquates. »

« Les organisations qui veulent devenir agiles dans un monde en mutation toujours plus rapide doivent oser se tourner vers l’organisation flexible du travail et les collaborateurs travaillant par projet », conclut-elle.

Les organisations qui veulent devenir agiles dans un monde en mutation toujours plus rapide doivent oser se tourner vers l’organisation flexible du travail et les collaborateurs travaillant par projet.

En savoir plus sur learnscapes ?

Le livre de Katja Schipperheijn intitulé « Learning Ecosystems » sera publié par Kogan Page le 3 septembre 2022 et explorera plus en détail les stratégies d’apprentissage qui sont utilisées de manière agile dans des mondes toujours plus virtuels.

À PROPOS DE KATJA SCHIPPERHEIJN

Katja Schipperheijn est une stratège de l’apprentissage reconnue sur le plan international et fondatrice de Habit of Improvement, un cabinet de conseil qui privilégie les stratégies d’apprentissage encourageant la croissance et le bien-être dans une synergie personne-machine. En plus de son travail en entreprise, elle est fondatrice de la fondation sCooledu qui lui a permis de sensibiliser plus de 15 000 enfants participant à ses ateliers sur la citoyenneté numérique. Basée à Anvers, en Belgique, et à Dubaï, aux Émirats arabes unis, elle intervient aussi comme keynote speaker internationale et maître de conférences.

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Barbara Uyttendaele
Barbara is coach bij Tikhodza en freelance content creator. Ze heeft een liefde voor levenslang leren en een streven naar continue verbetering. Een loopbaan van 20 jaar in de wereld van HR-dienstverlening versterkte haar nieuwsgierigheid naar hoe de wereld van werk evolueert en hoe organisaties en talenten hiermee omgaan. Inspireren, challengen en motiveren zijn haar drijfveren om mensen en organisaties in beweging te brengen. *** Barbara est coach chez Tikhodza et créatrice de contenu freelance. Elle est passionnée de formation continue et s'engage à l'amélioration permanente. Une carrière de 20 ans dans le monde des services RH a renforcé sa curiosité pour l'évolution du monde du travail et la manière dont les organisations et les talents y font face. Son leitmotiv ? Inspirer, stimuler et motiver pour activer les gens et les organisations. Voir tous les articles de #Barbara Uyttendaele