"Exploring the future of work & the freelance economy"
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Absence de mesures incitant à l’esprit d’entreprise inclusif. Les femmes, les jeunes et les plus de 50 ans désavantagés

La Belgique offre aux femmes, aux jeunes et aux plus de 50 ans des opportunités d’entrepreneuriat plus nombreuses que le reste de l’Europe. Pourtant, ces catégories de personnes ont encore plus de mal à se lancer dans l’aventure que les hommes âgés de 30 à 49 ans.

Dans toute l’Europe, les femmes, les jeunes et les plus de 50 ans éprouvent beaucoup plus de difficultés à créer une entreprise. Si ces catégories de personnes avaient autant d’opportunités d’être entrepreneurs que les hommes de 30 à 49 ans, il y aurait 9 millions d’entrepreneurs de plus dans l’Union européenne (UE), selon le rapport The Missing Entrepreneurs 2021 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Proportion de jeunes et de femmes entrepreneurs en augmentation.

En Belgique, un nombre croissant de créateurs d’entreprise sont des freelances : la part des entrepreneurs solo est en hausse ces dernières années, surtout parmi les immigrés et les personnes de plus de 50 ans. Les femmes entrepreneurs emploient moins souvent du personnel que les hommes.

Selon les chercheurs, les charges réglementaires imposées aux entrepreneurs en Belgique sont relativement lourdes par rapport au reste de l’UE. Néanmoins, l’OCDE fait l’éloge de la Belgique parce qu’elle offre un soutien important aux jeunes entreprises dans ses trois régions : Bruxelles, Flandre et Wallonie.

Ces dernières années, les jeunes ont fait l’objet d’une attention toute particulière. Les femmes chefs d’entreprise et les immigrés bénéficient aussi d’une meilleure assistance. Cette situation a un impact. La part des femmes et des jeunes parmi les créateurs d’entreprise a légèrement augmenté. Pourtant, en Belgique également, les hommes entrepreneurs âgés de 30 à 49 ans disposent de plus de facilités que les autres groupes.

Accès limité au financement

Dans toute l’Europe, les jeunes, les femmes et les personnes âgées ont moins accès au financement. De plus, ils ne disposent souvent pas des réseaux et des connaissances nécessaires pour créer une entreprise. De ce fait, selon l’OCDE, la société passe à côté de projets innovants, d’idées novatrices et des créations d’emplois.

« Le manque de diversité dans l’entrepreneuriat représente une occasion manquée de générer des emplois et de la croissance en temps de crise », a déclaré Yoshiki Takeuchi, Secrétaire général adjoint de l’OCDE. « Un financement, des formations et un soutien accrus en faveur de différents types d’entrepreneurs sont indispensables pour instaurer des critères homogènes pour tous ceux qui ont l’ambition de créer leur propre entreprise. »

Peur de l’échec

Quelque 75 % des « entrepreneurs ratés » sont des femmes, 50 % ont plus de 50 ans et 12,5 % moins de 30 ans. Si près de la moitié des étudiants universitaires souhaitent créer leur propre entreprise, seuls 5 % de l’ensemble des jeunes (18-30 ans) y sont parvenus ces dernières années.

Les femmes ont aussi besoin d’aide, estime le groupe de réflexion. Entre 2016 et 2020, 5 % des femmes, seulement, en Europe, créaient une entreprise, contre 8 % d’hommes. Les femmes (47 %) ont plus peur d’échouer en tant qu’entrepreneurs que les hommes (40 %). 38 % des femmes, aussi, pensent disposer de suffisamment de connaissances et de compétences pour devenir chef d’entreprise. Les hommes sont beaucoup plus confiants en la matière : 50 % d’entre eux pensent avoir de quoi gérer une entreprise.

Des recommandations pour plus de diversité dans l’entrepreneuriat

L’OCDE formule trois propositions à l’intention des autorités locales :

  • les autorités locales doivent veiller à ce que chacun ait accès à la microfinance, sans distinction d’âge, d’origine ou de sexe ;
  • limiter la disparité entre connaissances et compétences en recourant au coaching et à la formation. Par exemple, aider les femmes entrepreneurs à renforcer leur confiance en elles-mêmes ;
  • rechercher des solutions pour éliminer les préjugés tenaces lorsqu’il s’agit de programmes spécifiques pour les entrepreneurs. Pour les femmes, les immigrés, les jeunes, les personnes âgées et les chômeurs, ces idées reçues constituent un obstacle majeur pour devenir indépendant.