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Stefaan Arryn : «Lorsque nous accueillons un collaborateur, les frontières et le type de contrat n’ont pas d’importance »

Collaboration et recrutement de freelances ou salariés sur un plan international : une réalité incontournable. Un impératif pour les entreprises qui veulent éviter de sombrer dans la guerre des talents.

La war for talent a appris une leçon à bon nombre d’entreprises : recruter des candidat.e.s freelance et salarié.e. s et collaborer tous ensemble dépassent désormais des frontières. La crise liée au coronavirus a mis en évidence le fait que ces frontières étaient toutes relatives et que travailler ensemble hors les murs d’un bureau donnait d’aussi bons résultats. Les portes du numérique se sont ouvertes plus que jamais et le télétravail, voire le travail à distance, est appelé à durer. Un potentiel de croissance existe cependant encore pour les entreprises belges dans ce contexte. Silverfin donne déjà le bon exemple.

170 collaborateurs dans 23 pays

Silverfin conçoit des logiciels cloud pour les comptables. Ce n’est pas un logiciel de comptabilité banal, mais une boîte à outils complète comprenant des données en temps réel et des comptes rendus automatisés qui optimisent le workflow des accountants. Efficacité des processus est le maître mot. En à peine six ans, l’entreprise a conquis le marché : la majorité des cabinets d’experts-comptables en Flandre travaillent avec le logiciel, et de grands bureaux d’experts-comptables tels que Deloitte, Ernst & Young, etc. l’intègrent également dans leurs processus d’entreprise.

Mais Silverfin a aussi rapidement franchi les frontières nationales. La clientèle internationale a rapidement suivi. La politique du personnel en a aussi été bouleversée. Arryn, VP People à propos de Silverfin : « Nous sommes une entreprise à croissance rapide qui a évolué en six ans pour atteindre 170 collaborateurs, dont 40 freelances, dans 23 pays. Nous avons des agences permanentes à Gand, Londres, Amsterdam et Copenhague. Les collaborateurs ont pour la plupart un contrat de travail employé. Les freelances travaillent surtout à distance, par exemple en Russie, au Portugal, en Tanzanie… ».

Pool exemplaire

« Le défi des RH dans une entreprise à croissance rapide est de devoir mettre son énergie dans un grand nombre de domaines à la fois. Le recrutement a vite fait figure de priorité : engager les bonnes personnes au moment opportun. Nous travaillons sur un produit très spécifique ; nos profils sont, eux aussi, spécifiques. Il s’agit notamment des développeurs Ruby, peu nombreux dans notre pays.


Le recrutement a vite fait figure de priorité : engager les bonnes personnes au moment opportun.


Notre produit a vite franchi les frontières, mais Silverfin a aussi abordé les marchés étrangers pour y trouver des collaborateurs compétents. Trouver les bonnes personnes était notre seul objectif. Le lieu où ils travaillent et la nature de leur contrat de travail importent peu. Le pool de candidats s’est ainsi agrandi et les bonnes personnes ont été identifiées, principalement à travers les sites d’emploi et les plateformes ciblant les profils que nous recherchons. Le choix de travailler avec des freelances à l’échelle internationale était une évidence. Non seulement ils avaient déjà le statut, mais en plus, c’était pratique pour nous, car le système de payroll est plus simple à gérer dans tous ces pays. »


Le fait que nous continuions à mettre l’accent sur cette flexibilité et à tenir compte de l’autonomie des employés et des freelances est certainement l’une de nos forces.


Différences entre pays

Travailler à distance de cette façon existait déjà avant la pandémie de coronavirus. Cette attitude en faveur de la flexibilité était donc déjà ancrée dans notre entreprise. La Covid-19 en a toutefois accéléré le processus en lui conférant des directives claires.  Tenir compte des différences et des cultures propres à chaque pays.  À Londres, travailler au bureau est très courant. La population fait un tel choix en toute connaissance de cause. D’une part, pour participer à la vie de la ville, mais aussi pour des raisons d’échelle ; leur logement y étant plus petit. Tout le monde ne dispose pas de l’infrastructure optimale pour faire du télétravail.

Le fait que nous continuions à mettre l’accent sur cette flexibilité et à tenir compte de l’autonomie des employés et des freelances est certainement l’une de nos forces. 

Avantages et inconvénients

Stefaan voit surtout des avantages dans cette façon de travailler à l’international avec des freelances. « Sur le plan pratique, nous essayons de tenir compte d’un décalage horaire maximal de 4 à 5 heures, afin de pouvoir être bien calés dans nos emplois du temps. Nous demandons aussi aux freelances qui travaillent pour nous de s’occuper des formalités administratives dans leur pays d’origine (assurance responsabilité civile, par exemple). La situation paraît être compliquée dans certains pays. Silverfin a fait en sorte de trouver un partenaire de premier plan dans ce domaine, mais cette solution s’est avérée irréalisable. Un obstacle s’est donc is sur notre route.


Le recrutement quant à lui, offre beaucoup plus d’opportunités. Non seulement en quantité, mais aussi en qualité.


Mais hormis cet aspect, nous avons bénéficié de pas mal d’avantages. Le recrutement quant à lui, offre beaucoup plus d’opportunités. Sur le plan quantitatif, mais qualitatif, aussi. Vous attirez des profils variés : une valeur ajoutée pour votre entreprise.  Comme nous travaillons avec des freelances en toute flexibilité, nous pouvons répondre plus facilement aux besoins de notre entreprise. Last but not least! Notre présence aux quatre coins de la terre est aussi une opportunité formidable pour élargir notre champ d’action. Notre élan se marque à l’international et aux opportunités qui l’accompagnent. »

Journées bien-être

L’onboarding et le bien-être sont des fondements solides chez Silverfin. Non seulement pour les collaborateurs, mais aussi pour les freelances. Stefaan : « Début 2021, au terme d’une année où nous avons vécu au rythme du coronavirus, nous nous sommes dit que nous devions faire un effort supplémentaire pour soutenir nos collaborateurs et nos freelances. La fatigue, conjuguée à l’isolement et la solitude, a fait des ravages.

Nos collaborateurs ont bénéficié d’une autonomie totale pour organiser leur journée de travail de manière flexible et de conseils pour lutter contre la fatigue « Zoom ». Un nombre d’initiatives de soutien a été lancé, en plus, au début de l’année. Par exemple, chaque personne a reçu un budget pour le télétravail et deux « journées bien-être » à utiliser cette année, peu importe la nature du contrat.

On ne peut pas attendre de notre équipe qu’elle fasse le maximum dans des moments comme celui-ci, si nous ne le faisons pas pour elle.

Mais nous sentions que nous devions faire plus. Même si vous avez un jour de congé, si l’entreprise continue de tourner, vous ne faites que déplacer votre charge de travail, ce qui entraîne un stress supplémentaire. Tous les troisièmes vendredis du mois, nous procédons à un ‘company shut down’ global. Chacun a ainsi la possibilité de se détendre. Les freelances peuvent, ce jour-là, facturer comme à l’accoutumée. Nos collaborateurs disposent au total de 11 jours de congés payés supplémentaires.

« Silverfin souligne combien le bien-être en entreprise pour tous nos collaborateurs et freelances est une priorité, mais nous joignons le geste à la parole. Nous estimons que c’est tout à fait naturel.  « On ne peut pas attendre de notre équipe qu’elle fasse le maximum dans des moments comme celui-ci, si nous ne le faisons pas pour elle. »

Consultez aussi l’interview précédente de Stefaan Arryn.