"Exploring the future of work & the freelance economy"
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Always work on your network : les relations professionnelles à l’heure du tout virtuel

Nous le savons tous : les conséquences de la crise sanitaire passent aussi par nos manières de travailler, notamment via les relations à distance devenues la norme. Difficile de trouver une place pour les moments d’échanges informels, les afterworks et les rendez-vous de networking : tout cela a dû s’arrêter ou du moins fortement ralentir. Alors comment entretenir et créer les relations qui restent essentielles aux activités des freelances ? Comment rencontrer de futurs clients et créer les relations professionnelles de demain ?

Online is the new… apéro du jeudi

Pour Jenny Björklöf, co-fondatrice de Freelancers Belgium, le networking est plus important que jamais. « Network before money », même ! « C’est primordial en ces temps compliqués de pouvoir compter sur une communauté avec qui échanger et qui nous permettra de rencontrer de nouvelles personnes. Les relations humaines sont super importantes pour la compétitivité des freelances. »

Network before money

Et ce n’est pas un confinement qui doit freiner les initiatives : selon Jenny, il suffit de voir au-delà des bières et des zakouskis qui manquent pour apprendre à exploiter l’infinité de possibilités que le virtuel peut offrir. «Il est essentiel de rester en contact avec tous les clients actuels et à venir ! Il faut que des communautés de freelances s’organisent plus encore et se rencontrent en ligne, organiser des sessions online destinées au networking. Si on ne peut plus se retrouver dans la vraie vie, rien n’empêche de créer des événements connectés où on échange les uns avec les autres, et c’est assez simple à organiser, ce ne sont pas les outils qui manquent ! »

Il est essentiel de rester en contact avec tous les clients actuels et à venir

S’organiser

Pour rendre l’événement aussi attrayant qu’efficace, rien de tel qu’une belle réflexion en amont. « Il faut se choisir un thème concernant pour les freelances et convier des intervenants cohérents, qui ont des choses à partager entre eux et qui apprécieraient de se rencontrer, d’échanger, y compris virtuellement. Ça peut se faire via son propre réseau ou en utilisant des outils accessibles tels que LinkedIn : je cherche tel genre de profils, quelles sont vos recommandations ? Ou même via Facebook, où des groupes de freelances existent et sont très efficaces. Ils organisent régulièrement des événements qui incluent une partie de networking. Avant l’épidémie c’était en personne, mais aujourd’hui ils se sont adaptés pour ne pas arrêter. Tout se joue sur la manière de communiquer avec votre réseau en ligne. »

Des thèmes d’échange qui fédèrent

Les thèmes de débat pour fédérer des communautés : c’est une idée qui a fait son bonhomme de chemin notamment chez les politiques. En septembre dernier, le MR assurait son « Libre débat », un Congrès 100% virtuel. « L’idée est de créer des discussions avec des personnalités, des experts, des points de vue. On a pris des représentants par secteur qui peuvent eux-mêmes inviter tout un réseau qui s’intéresse aux thèmes. Ce sont des personnes influentes dans leur domaine et qui permettent par leur aura de toucher encore plus de monde. On a travaillé avec une vraie volonté d’aller vers les gens et, finalement, le digital permet d’élargir la communauté et d’offrir des perceptions différentes, explique Qassem Fosseprez de l’équipe de communication du Mouvement Réformateur. Contrairement à un débat traditionnel, le contenu produit directement en ligne permet des interactions et des échanges qui restent disponibles après le direct, on prend la peine de séquencer les différents chapitres abordés lors du congrès, ce qui rend possible de vivre l’expérience quand chacun le souhaite et via différents formats. »

It’s in the game

Et si on faisait encore mieux qu’écouter un conférencier en ligne, pour créer de vraies papotes autour de la machine à café ? La même machine que celle qu’on connait au bureau ou dans son espace de coworking, exactement à la bonne place entre la cantine et l’espace détente, mais sans quitter la maison ? C’est rendu possible par Work Adventure (https://workadventu.re/) ! Le concept : recréer son espace de travail en virtuel, comme dans les Sims. Chacun a un avatar lié à sa caméra et son micro, ce qui permet, de manière rigolote, les réunions informelles, les pauses café, mais aussi d’organiser les conférences plus officielles. Pour Samuel Durand, auteur et consultant autour des questions de l’avenir du travail, l’idée est séduisante. « Le concept fait écho à toutes les organisations qui permettent le télétravail depuis longtemps et qui ont intégré plusieurs astuces pratiques pour ne pas perdre ces moment d’échanges qu’on avait à la pause café. Ça fonctionne pour les grosses entreprises mais aussi pour les collaborations organisées autour d’un lieu, d’un produit, d’un espace de coworking. Pour les freelances, il faut trouver une communauté qui met en place ce genre de choses. Ça peut être une plateforme à laquelle on souscrit ou un espace de coworking qui a une version online. » Les alternatives ne manquent donc pas pour sortir du cadre des vidéo-conférences traditionnelles.

Ce qui manque

Jenny Björklöf croit bien fort aux possibilités du virtuel, mais elle reconnait malgré tout que le neworking « in real life » garde tout de même l’exclusivité pour quelques saveurs. « Les rencontres en personnes permettaient de construire des relations plus solides et plus transparentes. Le langage corporel joue un rôle essentiel malgré tout. Et puis les conversations deviennent plus facilement personnelles quand on papote de visu que quand on échange par écrans interposés. En visio-conférence, on va plus directement à l’essentiel et on a plus tendance à se limiter à des conversations liées au business. ». En somme, pour des relations à établir dans un délai plus ou moins court, le virtuel est très efficace. Par contre, pour construire des relations solides et de confiance pour des collaborations de travail de longue durée, les contacts d’humain à humain restent essentiels. Mais qui a dit qu’il fallait forcément compter sur un lunch professionnel ou un bureau pour échanger in real life?

Le networking, ce n’est pas seulement rencontrer de futurs clients, c’est aussi maintenir des liens avec ceux qu’on connait.

Walk on the wild side

Samuel Durand fait partie des petits génies qui ne manquent pas d’imagination et il partage : « Depuis le début de la crise, j’ai expérimenté des meetings professionnels de visu en extérieur : on fait des promenades pour discuter, on s’assied sur un banc ou des marches si besoin d’un support, … Je l’ai fait plusieurs fois et c’est très sympa ! Ça permet aussi d’utiliser le temps qu’on a pour soi pour proposer des échanges professionnels moins formels, hors-cadre traditionnel. Evidemment, on ne peut pas se réunir en nombre et c’est plus efficace pour maintenir le lien avec des contacts professionnels qui sont déjà établis, plutôt que pour en créer de nouveaux. Mais ça reste important ! Le networking, ce n’est pas seulement rencontrer de futurs clients, c’est aussi maintenir des liens avec ceux qu’on connait. »

Lucie Hermant
Lucie est journaliste, raconteuse d'histoires vraies. Passionnée par les humains, leur courage et les bruits qu'ils font : elle écrit des trucs tout le temps, les dit à la radio souvent, et se passionne pour les podcasts d'inspiration. Parce que rendre le monde (du travail) plus beau, ça passe d'abord par les idées de ceux qui chamboulent le système. Lucie, ce qu'elle aime, c'est donner la parole à ces gens-là. Lucie is journaliste, een echte vertel-ster. Ze is gepassioneerd door mensen, hun moed en de geluiden die ze maken: ze is altijd aan het schrijven, komt vaak op de radio en is gepassioneerd door inspirerende podcasts. De (werk)wereld mooier maken begint immers met ideeën van mensen die het systeem op zijn kop zetten. Lucie geeft hen daarom graag een stem. Voir tous les articles de #Lucie Hermant