"Exploring the future of work & the freelance economy"
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90 000 emplois salariés et 20 000 missions freelances en danger

Les mesures de confinement et de distanciation sociale prises à l’échelle planétaire suite à la pandémie du Covid-19 ont plongé la plupart des pays dans une forme de coma artificiel pendant plusieurs semaines. Outre un recul de 9 à 11% du PIB, la Banque Nationale de Belgique (BNB) et le Bureau fédéral du Plan (BFP) constatent un effondrement spectaculaire du volume de travail.

Un choc sans précédent

Comme l’indique le Conseil Supérieur de l’Emploi « en ce qui concerne le marché du travail, la plus importante conséquence a été un effondrement spectaculaire du volume de travail. Une mise au chômage temporaire massive des travailleurs a précédé une vague de licenciements. Le choc sur l’emploi est donc sans précédent: le recul estimé par rapport à 2019 serait de 90 000 emplois salariés et 20 000 collaborations avec des indépendants, soit une augmentation du chômage de plus de 140 000 personnes d’ici 2021. Des différences sont certes observées entre et au sein des secteurs, mais aucune branche du secteur marchand ne sort indemne de cette crise. La question qui se pose alors est : comment allons-nous faire face à cette augmentation drastique du nombre de demandeurs d’emploi?


Concernant les demandes d’allocations de chômage temporaire, celles-ci ont, selon les chiffres communiqués par l’ONEM, émané de la Flandre (60%), suivie par la Wallonie (23 %) puis Bruxelles (18 %). Ces demandes ont concerné 1 230 000 personnes au total, soit 40% de l’emploi du secteur privé. Les indépendants ont, eux aussi, bénéficié d’aides financières par l’intermédiaire du droit passerelle. Ils ont été un peu moins de 400 000 à faire cette demande, avec une proportion de 59% en Flandre, 28% en Wallonie et 13% à Bruxelles.


Les recommandations du Conseil 

  1. Notre système de protection sociale

Comme l’indique le rapport, « si notre système de sécurité sociale a géré en un laps de temps record une très grande quantité de demandes d’aides financières, les mesures adoptées pour répondre à la crise sanitaire ont cependant aussi mis en évidence les limites de notre protection sociale ». Il est rapidement apparu que certaines catégories d’actifs n’étaient pas ou insuffisamment couverts (artistes, travailleurs de la gig économie, pensionnés-indépendants, étudiants jobistes). Ce qu’on peut se demander, c’est comment ce « trou » fait dans les caisses de l’État en accordant ces aides financières va pouvoir se résorber. Il y a fort à parier que de nouvelles taxes verront bientôt le jour.

Il s’agira donc de repenser dans les semaines et mois à venir notre système de protection sociale, sa couverture, son financement, dans une société appelée à se transformer pour répondre aux défis démographiques, économiques, écologiques et sanitaires.

  1. Lorganisation du travail : un outil de résilience et de soutien de la relance 

Le Conseil note qu’« un des enseignements positifs de la crise aura été la capacité de la plupart des entreprises et des administrations à adapter leur fonctionnement. Cette agilité, souvent insoupçonnée, est un atout pour s’inscrire dans la relance ». Mais une fois la tempête passée, cette flexibilité accordée aux salariés et dont les employeurs ont largement bénéficié sera-t-elle maintenue ? Même si certaines consciences se sont ouvertes afin de faire face à la situation, d’autres semblent malgré tout avoir du mal à modifier des modes de fonctionnements archaïques mais bien ancrés.   

  1. Maîtriser le coût du travail tout en assurant un revenu attractif 

A cet égard, le Conseil recommande de ne pas appliquer tout ou partie de la hausse prévue des salaires conventionnels, en prévoyant le cas échéant une compensation au travers d’une réduction du temps de travail. Les accords syndicaux devront bien évidemment suivre, et rien n’est moins sûr pour l’heure. 

  1. Le chômage temporaire nest pas une solution de long terme 

Comme le précise le rapport « en tant que stabilisateur automatique, le chômage temporaire a une fois de plus, démontré son efficacité pour préserver à la fois l’outil productif et les revenus des travailleurs. Toutefois, comme son nom l’indique, celui-ci doit garder son caractère temporaire. 

  1. Des emplois sont perdus mais la crise peut aussi offrir de nouvelles opportunités

« Il convient de protéger les travailleurs pour leur permettre de (re-)trouver le plus rapidement possible un emploi correspondant à leurs compétences et aspirations en leur assurant dans l’intervalle un revenu, un accompagnement et éventuellement des formations adaptées. Il s’agit de protéger la personne dans le déroulement de sa carrière plutôt que dans un emploi spécifique », précise le Conseil. Ceci est d’autant plus vrai que de nombreuses fonctions encore d’actualité aujourd’hui seront obsolètes d’ici quelques années. Il pourrait donc être judicieux de former les personnes victimes de licenciement aux nouveaux métiers de demain ?

  1. Des emplois sont perdus, dautres manquent de candidats

Le rapport indique encore: « La crise frappe sévèrement de nombreuses entreprises, mais d’autres continuent à se développer à vitesse grand V et sont en recherche d’une main-d’oeuvre qualifiée. Si l’on se réfère aux différents services publics à l’emploi, un certain nombre de métiers sont en pénurie à l’heure actuelle. Avec un accompagnement et des formations appropriées, ces métiers en pénurie pourraient ne plus l’être demain.

Malgré un nombre d’offres d’emploi en net recul, une enquête de StatBel met en avant 129 200 postes vacants sur le territoire belge, la majorité situés en Flandre (86 600), puis en Wallonie (24 600) et à Bruxelles (18 000).

« La numérisation de l’économie apparait comme une évidence, et il ne faut pas nécessairement voir dans cette évolution technologique un risque pour l’emploi en général », comme le précise le Conseil. « Certes, quantité de métiers dont les tâches sont fortement répétitives vont disparaître, et ceci dans tous les domaines d’activité. Mais de nouveaux métiers apparaitront en revanche en conséquence de l’introduction de ces nouveaux outils numériques. Le véritable défi se situe donc dans la capacité d’acquérir les nouvelles compétences requises. L’enseignement, dès le plus jeune âge, doit être repensé pour permettre à tous d’acquérir le bagage numérique indispensable. Mais les actifs d’aujourd’hui doivent eux aussi y parvenir, sans délai ». 

 

Source :Conseil supérieur de l’emploi : ÉTAT DES LIEUX DU MARCHÉ DU TRAVAIL EN BELGIQUE ET DANS LES RÉGIONS DANS LE CONTEXTE DU COVID-19

Passionnée par l’être humain et son potentiel, Sandy réalise un master en psychologie avant de lancer sa carrière dans les ressources humaines. C’est dans le monde de la consultance en recrutement qu’elle développe son expertise et sa passion, en accompagnant avec bienveillance et qualité les talents et les organisations dans leurs besoins et à travers les challenges auxquels ils sont confrontés. Voir tous les articles de Sandy Blairon